Tu me crois forte
Mais je suis fragile
Tu me sais sauvage
Je n’ai jamais été docile
Tu crois que pour moi
Tout est si facile
Qu’il n’y a que pour toi
Que tout est difficile.
Mais j’ai peur de mon destin,
Maman,
J’ai peur des lendemains,
De la violence et du chagrin,
J’ai peur de cette folie qui m’a prise
Et qui maintenant
Lentement me brise.
J’ai peur quand t’es trop loin
Mais quand t’es trop près tu m’étouffes
Je me demande toujours quoi faire
Pour enfin espérer te plaire.
Je vais avoir 16 ans
Et je me demande encore
Je me demande si tu vois
Lorsque je fais des efforts.
Est-ce que tu vois que je change
Pour que tu m’aimes un peu plus ?
Je n’en ai pas l’impression car tu t’éloignes de plus en plus….
Maman je voudrais rester petite
Pour que tu ris encore de mes bêtises
Je ne voulais pas grandir si vite
J’aurais voulu que ça dure toute une vie.
J’ai connu beaucoup de choses depuis :
La mort, l’amour, la colère et les larmes…
Des fois j’ai envie de courir
D’aller respirer un autre air
Mais je ne veux pas vous faire souffrir
Je ne sais plus comment faire.
(Ça c’est après que tu m’ai…enfin, qu’on se soit disputées….)
Des coups portés
Qui font mal
Même si tu ne frappes pas fort
Rêve inachevé
Qui râle
Car son beau soleil est mort.
Des mots qui s’assemblent
On ne sait pas trop comment
On ne sait pas trop pourquoi
Mais le résultat est là.
Des mots qui ne ressemblent,
Même si c’est proche pourtant
Plus à ceux que l’on ne peut comprendre
Qu’à des mots venant d’une enfant.
Tu n’entends pas, la nuit je pleure
Je pleure parce que j’ai peur
Peur de ne plus être la même
Et que plus jamais tu ne m’aimes…
Ces mots ne sont pas méchants
Ils sont écrits avec des larmes
Des larmes à l’épreuve du temps
Des larmes qui viennent tout droit de l’âme.
Est-ce blessant ?
Est-ce vexant ?
Est-ce que ça te fait vraiment mal ?
Pourtant ce texte m’a coûté
Bien des larmes de fierté
Et plusieurs coups que j’ai pris
Pour que tu le lises fini…
Maintenant tu es partie
Je ne te verrai pas ce soir
Pourtant j’ai besoin de parler
Parler jusqu’à n’en plus pouvoir
Et tomber vide sur un lit
Pour pleurer toute seule dans le noir.
Tout ce qui ne tue pas nous rend plus fort
Mais mes souvenirs d’il y a quinze ans m’affaiblissent à coups de sourire….
Maman,
Pourquoi je pleure quand je suis seule ?