Au delà

Au delà


Il y a certains jours
Où, le souffle trop court,
Pour réapprendre un jour
A reprendre le cours
De sa vie, on se pend
A des rêves si grands
Que l’on en devient sourd
A tout autre secours.

Il y a des blessures
Si fragiles et si pures,
Qu’elles en broient l’azur
De toute leur souillure.
Dans un coffre de plomb,
On les cache, on les rompt,
Puis refermons l’armure,
Que les ans nous procurent.

Il y a des éclairs,
Si lucides, si sincères,
Qu’ils transpercent l’éther,
Et traversent la chair.
Même faibles, même peu,
Ils nous ouvrent les yeux,
Mais à force de lumière,
On s’aveugle, on se perd.

Et puis un jour on meurt,
Alourdi de rancœur,
D’avoir tremblé des heures
Entre lumière et peur.
Car c’est un grand manège,
Qui nous prend, qui nous piège,
Et essaie, non sans heurts,
De nous apprendre l’erreur.