Résonance

Résonance


Je sais son silence. Je sais son absence.
Une éternité que la voix s’est tue.
Le silence intérieur est sans doute le pire. Tout tremble, s’ébranle, mais jamais rien ne tombe. Un calme placide, triste.
Triste à hurler.
Mais je ne crie pas.
Une éternité que les sirènes sont éteintes.

J’ai des envies de guerre, j’ai des envies de violences, des pulsions si puissantes que tout mon corps en tremble. J’ai des envies de séismes, de sentir la terre s’ouvrir, ses entrailles surgir et transpercer les astres, les décrocher, les ramener, les éteindre, les enfouir. Enfin.
Car le silence est là.

Je pleure son absence. La voix de la discorde, de l’absolue beauté, de l’éclatant génie, du chaos triomphant.
C’est une vague qui déferle, s’enfle. Jusqu’à m’engloutir. Tant de fois je me suis noyé.
Et sous la surface, son chant. J’en vibre et j’en vibre. J’en vibre si fort que sa mélodie se grave à jamais dans la pierre de mon esprit. De ses notes flamboyantes elle l’irradie pour en faire une cathédrale de lumière.

Mais sans elle, pas d’ordre, plus de néant. Seul le tremblement, inaudible, insondable, reste.
Une éternité que la voix s’est tue.

J’attends son retour. Je l’espère, je le prie. Pourtant le doute n’est pas permis.
Elle reviendra.
Je le sais.