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 Mort pour moi

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3 participants
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Persephone
Ecrivain Modo
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Persephone


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Date d'inscription : 17/04/2006

Mort pour moi Empty
MessageSujet: Mort pour moi   Mort pour moi EmptySam 6 Mai - 14:53

Un froid, un froid mordant, dans un hiver, un hiver géant. Voilà à quoi ressemble mon âme. Pourquoi m’apitoyer ? La vie doit bien continuer…un jour peu être. C’est ce que disent les vrais professionnels, ceux qui savent toujours tout. Mais savent-ils seulement ? Savent ils ce qu’il c’est passé ? Ce que je n’ai jamais pu dire.
Cela faisait bien longtemps que cette idée hantait mon esprit. Il y avait l’adolescence. Il y avait les erreurs d’enfance. Il y avait ma vie, qui devenait compliquée. Si compliquée que la quitter me semblait un dénouement tout à fait logique. Maintenant que j’y repense, assise au chaud, c’est un gout de cendre qui monte dans ma bouche.
Mes parents allaient divorcer. Divorcer. Ce n’est qu’un mot, mais derrière il y avait les disputes, il y avait les veilles tardives où l’on essayait de trouver une solution. Il y avait ma mère qui pleurait dans le lit de la chambre d’ami. Il y avait derrière ce mot, les larmes et les regards distants. Je vous le dit aujourd’hui, pour ne pas être blâmée demain : je ne savais plus où était ma place ni comment la rejoindre.
Alors je suis partie. Je suis partie en plein milieu de la nuit, faisant attention à ne réveiller personne dans la maison. Et j’ai couru, encore et encore jusqu’à la gare. Là, j’ai suivit les rails, comme hypnotisée. Un désir, un seul désir, une seule attente : en finir. En finir avec ma famille, en finir avec mes idées noires, avec ce stress constant au lycée, avec ces visages distants. Je crois avoir marché une heure ou deux, je ne m’en souviens pas très bien. Je sais juste que j’ai marché. Je suis alors arrivée dans un endroit désert, vide. La campagne. Que ca peut être paisible, la campagne, quand on est née dans la ville. Paisible…
Je me suis assise et j’ai attendu. Attendu un train, un train qui irait vite, très vite. Un train qui n’aurait pas le temps de s’arrêter si une jeune fille se jetait sous ses roues. J’attendant un train. Le jour commençait à se lever quand j’ai enfin aperçu cette locomotive. Ma locomotive ! Je me suis avancée sur le bord des rails, je tremblais, j’avais peur. Mais j’étais résolue. J’avais mis un pied en avant lorsque quelqu’un m’a poussé violement vers l’arrière. Déboussolée je me suis retournée et j’ai vu un jeune homme. Il me regardait avec de grands yeux, ceux de quelqu'un qui vient d’avoir peur. Il devait avoir peur en effet car il venait de me retenir alors que je tentais de me suicider. Et je lui en voulais. Il venait de me retenir à un paradis qui m’appelait.
Par-dessus le vacarme du train qui passait je l’entendis qui criait :
« Oh ! Ca va ? Tu t’es fais mal ? T’as échappé bel tu faisais quoi là ? »
Et le bruit cessât. Plus de bruit. Plus de wagons, plus de train. Je me suis retournée et j’ai pu voir à travers les larmes qui inondaient mon visage mon train s’éloigné. Ma mort qui me disait adieu. A cause qui ? A cause lui !
« Lâche-moi !! Ais-je crié car ce dernier m’avait serrée contre lui en voulant m’éviter de mourir. »
Décontenancé il m’a lâché, et je pu voir à son expression que ce n’étais pas le style de réponse qu’il attendait. Tant pis pour lui. Qu’il me laisse !
« Heu… excuse moi ! J’ai du te faire mal mais je… enfin les rails et tu marchais ! Tu n’as pas vu le train ou quoi ?
-Si… Murmurais-je.
-Mais…
- Laisse-moi ».
Il avait du comprendre car il prit un sourire taquin et il m’a lancé :
« Et où comptes tu aller dans l’état où tu es ?
-Nulle part.
-En général les filles qui se baladent sur les rails d’un chemin de fer savent où elles vont, non ? »
Et c’est là que je me suis écroulée. Là, dans ses bras. J’avais envie de pleurer et il était là.
Je suis restée là, à pleurer, plus longtemps que je ne l’avais jamais fais auparavant. Il n’a pas tenté de me consoler, il m’a juste parlé, parlé comme on parle aux gens que l’on connait depuis toujours.
« Bon, viens mon cousin tient un bar pas loin. J’te paye un chocolat ! D’acc’ ? »
Il m’a emmenée jusqu’au village. Sans dire un mot. Il m’a prise par la main et m’a guidée.
Nous nous sommes assis dans un coin du « petit café » et nous avons parlé, encore et encore.
« Alors comment s’appelle la jeune fille qui va prendre son p’tit dej’ avec moi ?
-Cléophée.
-Moi c’est Guillaume ! Ravis qu’on me demande mon nom ironisât-il en tendant théâtralement sa main vers moi. »
J’ai enfin pu le voir : il était grand et plutôt musclé. Ces cheveux châtains clairs étaient assez longs pour un garçon et faisaient quelques bouclettes prés de ces oreilles, détails qui me firent sourire. Il n’était pas spécialement beau, sans être laid non plus. Mais il était rassurant, Souriant. Il était heureux de vivre…
Apres avoir petit-déjeuner ensemble je me suis sentie bien. Je me sentais si rarement bien !
« Bon maintenant dis moi où tu habites.
-Dans le centre ville.
-OK, je te ramène, tes parents doivent être inquiets, tu as assez trainé cette nuit, non ? »
Je n’ai pas pu résister, Je lui avais raconté tout mes problèmes, pour la première fois de ma vie je m’étais confiée et je lui en étais redevable.
Il m’a ramené en voiture et avant de partir m’a donné son numéro de téléphone en me conseillant de l’appelé à n’importe quelle heure si ca n’allait pas.
Quand je suis rentrée, la maison était vide. Mes parents étaient déjà partis au travail et n’avaient même pas dû remarquer mon absence. Ils se souciaient si peu de moi d’ailleurs…
J’ai passé la journée chez moi, à penser à tout ca…
Au fil des jours Guillaume et moi nous nous sommes vu de plus en plus. Ce fut d’ailleurs mon premier vrai ami. J’appris qu’il avait perdu ses parents et qu’il vivait dans la ferme de son oncle, ainsi que d’autres détails. Je l’admirais. J’admirais sa force, sa force de sourire continuellement.
Puis vint ce jour. Mon père s’était énervé contre moi. Je ne sais même plus pourquoi d’ailleurs. Ce que j’ai retenu c’est cette phrase. Une phrase pleine de haine, des phrases que l’on entend qu’une ou deux fois dans sa vie.
« Si tu veux m’aider, disparais ! »
Cette phrase m’a fait plus de mal que n’importe quelle autre. Alors j’ai fais comme avant : j’ai couru. J’ai couru sans pleurer, sans trembler, non pas cette fois !
Je suis arrivée devant les rails. C’était la deuxième fois que je le faisais et cette fois ci Guillaume n’était pas là. Tant mieux. Mon téléphone a alors sonné et j’ai entendu la voix enjouée de mon meilleur ami :
« Coucou Cléo ! Alors ca va comment ? Tu pourrais passer chez moi cet aprèm ?
-Non…
-Alors demain ?
-Jamais guillaume…
-Cléo ?
-Pardon.
-Cléo ! Réponds-moi ! Tu fais quoi là ?
-Je t’adore tu sais »
Et j’ai raccroché pendant que Guillaume me criait de ne pas faire de « conneries ».
Je pense qu’il m’a cherché et qu’il ne m’a pas trouvé.
J’ai attendu un train mais il n’y en eu aucun ce jour là. Etrange, normalement cette voie était très fréquentée et il passait environ une dizaines de trains par jour. Le soir est arrivé et cela faisait près de 3h que j’attendais.
Désespérée je suis remontée vers le gare et quand je suis arrivée elle était surpeuplée. Tout le monde parlait de trains en retard, de voie bloquée, d’accident. C’était bien mon jour tiens !! La vie devait vraiment tenir à me faire souffrir.
Je me suis assise sur un banc à coté d’une vieille femme. Celle-ci c’est tournée vers moi et me dit :
« Vous attendez aussi votre train ?
-Oui…
-C’est un jeune homme qui s’est tué, il a bloqué tout le trafic. Il est mort le pauvre a-t-elle affirmé en baissant les yeux. »
Tout d’un coup tout c’est connecté. J’ai vu Guillaume qui au court d’un après-midi m’avait dit qu’il ferait tout pour m’empêcher de partir. Non ! Je refusais de l’admettre ! Il devait encore me chercher à l’heure qu’il était ! Pour me rassuré comme pour l’entendre j’ai pris mon portable en tapant frénétiquement son numéro.
« bip..bip...bip..bip »
Et j’ai compris qu’il ne répondrait plus jamais.
« Vous avez un nouveau message. Message reçu aujourd’hui à 18h30 :
Puis la voix familière qui dit ; pardon Cléo, mais ton train n’arriveras jamais. Pardon Cléo mais je t’aime trop. »
C’était bref. C’était coupant. C’était mon meilleur ami qui voulait à tout prix empêcher le train de la mort de m’emmener… C’était mon meilleur ami qui avait bloqué la voie pour ne pas me voir partir…
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Lucy
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Lucy


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MessageSujet: Re: Mort pour moi   Mort pour moi EmptySam 6 Mai - 15:01

han Flo' !!
Je pleure maintenant !! Crying or Very sad
Mais c'est trop triste !!
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oxymore
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oxymore


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MessageSujet: Re: Mort pour moi   Mort pour moi EmptySam 3 Juin - 2:30

Je sais que ton post date d'il y a un mois mais bon ^^
J'ai trouvé ton texte tout à fait captivant...tu nous embarques dans ton histoire sans qu'on puisse s'arrêter.. la fin est très émouvante, j'en ai également les larmes aux yeux..
En tout cas c'est très réussi, bravo..
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MessageSujet: Re: Mort pour moi   Mort pour moi Empty

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